Fragments du visible - Comité de soutien des inculpés du 11 Novembre - Île-de-France

Bernadette Bourzai dénonce la dérive sécuritaire

Les deux jeunes prévenus de Tarnac sont en détention provisoire depuis déjà un mois dans le cadre de l’affaire des sabotages des caténaires SNCF.

11 décembre 2008 | auteur : Bernadette Bourzai

Bernadette Bourzai dénonce la dérive sécuritaire et la violation du principe de présomption d’innocence.

Plusieurs parlementaires de gauche ont participé aujourd’hui à la Conférence de presse organisée à l’Assemblée Nationale par Noël Mamère, Bernadette Bourzai, Patrick Braouezec et Martine Billard en présence des parents de Julien Coupat et Yldune Lévy et de Jean- Pierre Dubois, le président de la Ligue des droits de l'homme.

Un mois après l’interpellation de neuf jeunes de Tarnac pour des délits qualifiés de terroristes et alors que sept d’entre eux ont été déjà été libérés, les parlementaires ont souhaité dénoncer l’opération politique visant à désigner des « ennemis de l’intérieur et à jouer avec la peur » alors qu’aucune vie n’a été mise en danger et que les destructions incriminées sont loin d’être massives.

Bernadette Bourzai a tenu à souligner que ces jeunes, ayant certes choisi un mode de vie très éloigné de la société de consommation, sont parfaitement intégrés en Corrèze et ont rendu de nombreux services à la population qui a d’ailleurs crée spontanément un large comité de soutien. Elle a aussi rappelé que le terme « terroriste » pouvait avoir un écho bien particulier, sur ces terres de résistance puisque c’est ainsi que l’on qualifiait pendant l’occupation, ceux qui s’opposaient au régime de Vichy et à l’occupation allemande.


Selon le président de la Ligue des droits de l’homme, Jean-Pierre Dubois, les lois d’exception de lutte contre le terrorisme sont inacceptables car elles permettent de violer les garanties constitutionnelles des libertés.

« Dans un Etat de droit, ces jeunes sont innocents car personnes n’a prouvé leur culpabilité !  Nous constatons un développement des affaires où la réaction policière et judiciaire par rapport aux infractions considérées est disproportionnée. Ce qui a d’ailleurs valu à la France d’être condamnée de nombreuses fois par la Cour européenne des droits de l’homme. »

Les parlementaires ont déclaré que seule la procédure de droit commun était selon eux acceptable et ont demandé que la qualification de terroristes soit abandonnée et les prévenus mis en liberté sous contrôle judiciaire.

Ils ont aussi fait la demande d’un droit de visite en prison de Julien Coupat et Yldune Lévy, d’autant que dans le cadre des lois d’exception, cette incarcération peut durer encore des mois.

BERNADETTE BOURZAI

SÉNATRICE
DE LA CORRÈZE

Secrétaire de la Commission des Affaires européennes
Membre de la Commission des Affaires culturelles

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