« L’insurrection qui vient » est un livre subversif. Et ce qui le différencie des dizaines de milliers d’autres publiés depuis Héraclite, c’est la publicité dont il a bénéficié et à laquelle le parquet de Paris a malgré lui contribué. Sa pertinence a par ailleurs été reconnue par de nombreux intellectuels et universitaires, et son contenu est enseigné entre autres endroits, dans les Université de Yale, New-York, Los Angeles, Berlin, Madrid, Paris et Séoul. Il a enfin été traduit en espagnol, coréen, russe, farsi, hébreu, arabe, letton, lithuanien, anglais, catalan, italien, japonais, chinois, allemand, hollandais, portugais, polonais, tchèques, suédois, danois et serbe. Sa suite, intitulée « À nos amis » et signée du même Comité Invisible, a paru en novembre 2014 et bénéficie de critiques élogieuses dans la presse spécialisée (Le Monde, Libération, Mediapart, Les Inrocks, Rue89, etc.). Et comme il l’a d’ores et déjà étét développé en introduction de cette note, nous ne discuterons pas ici des qualités d’analyste politique ou de critique littéraire de Madame le Procureur de la République. En notre qualité d’auxiliaires de justice, nous préférons laisser les débats littéraires, philosophiques et socio-politiques en dehors des débats judiciaires, surtout lorsqu’ils interviennent dans le cadre d’une instruction anti-terroriste où l’écrit est convoqué par le parquet comme témoin à charge.
Par contre, il n’aura pas échappé au magistrat instructeur que l’attribution de la paternité du livre « L’insurrection qui vient » à Julien Coupat n’a reposé pendant plus de sept années que sur le témoignage anonyme de M. Bourgeois et sur des interprétations farfelues d’interventions télévisuelles ou radiophoniques.