« Retenir la qualification terroriste dans le dossier Tarnac prêterait à sourire, surtout aujourd’hui, s’il ne s’agissait pas d’un aveuglement judiciaire inquiétant », ont dénoncé dans un communiqué les avocats des huit mis en examen, Mes William Bourdon et Marie Dosé. « Dans la période actuelle, tenter de valider un élargissement contre la doctrine française et la loi internationale de la définition du terrorisme ouvre la voie demain, et c’est fâcheux, à une hyper criminalisation des mouvements sociaux », ont-ils encore mis en garde. « Que le parquet ose évoquer une instrumentalisation des médias par les mis en examen est à proprement parler scandaleux. Doit-on rappeler les conditions dans lesquelles Nicolas Sarkozy », alors président, et sa ministre de l’Intérieur « Michèle Alliot-Marie ont convoqué toutes les télévisions dans le village de Tarnac le jour de l’interpellation des mis en cause ? », ont demandé Mes Dosé et Bourdon.
« Cette affaire est avant tout l’histoire d’une instrumentalisation du politique sur le judiciaire, instrumentalisation dont l’institution judiciaire n’a jamais réussi à se défaire », jugent-ils. « Et tous les éléments à décharge rapportés par la défense pendant toutes ces années ont été balayés d’un revers de main par l’ensemble des magistrats... Retenir la qualification terroriste et faire fi de tout ce que la défense a pu rapporter tout au long de l’instruction démontre surtout la parfaite partialité avec laquelle cette affaire est traitée depuis le début. »