Je vais intervenir à double titre, à titre de député soucieux que les lois de la République soient appliquées comme il convient, et de président du conseil général de la Corrèze. Département qui a été finalement au cœur d’une actualité au travers de ce que l’on a appelé « l’affaire de Tarnac. Il y a un an donc a été organisée une opération, d’une grande dimension, qui a conduit à l’arrestation de plusieurs personnes. Dans un village, de la Haute Corrèze : Tarnac.
Il a été à ce moment-là évoqué des attentats ou des agressions sur des biens, qui relevaient de qualification de terrorisme, cela a créé une émotion certaine dans la population et dans le département. Et donc, dans un premier temps, nous avons été attentifs, les uns et les autres, à ce que rapidement l’enquête puisse aboutir. Un an après nous constatons que la totalité des personnes qui ont été arrêtées, déférées sont aujourd’hui en liberté même si demeurent les inculpations, les mises en examen. Nous constatons que de rebondissements en rebondissements, le dossier, sans pour autant le connaître dans son exhaustivité, paraît de plus en plus difficile à étayer du côté de l’accusation. Et enfin qu’il y a régulièrement des évènements qui se produisent comme pour justifier la prolongation même de l’instruction.
J’en tire donc deux conclusions, la première, elle est de l’ordre du fonctionnement de la justice. Rien ne peut justifier aujourd’hui la qualification de terroriste aux faits qui ont été un moment évoqués, de même rien ne laisse penser aujourd’hui qu’il y aurait lieu de prolonger l’instruction, il faut donc la fermer. La deuxième conclusion, elle est politique, une espèce de conditionnement de l’opinion a été engagée, il y a plusieurs mois, avant même l’affaire de Tarnac, pour évoquer les risques d’une forme de terrorisme de l’ultra gauche, et, un livre a servi de justification à cette opération, la ministre de l’intérieur elle même, relayé par tel ou telle, a cru bon de mettre en condition, et l’affaire de Tarnac en était l’illustration.
Je pense qu’il relève donc maintenant de la ministre de l’intérieur de dire tout ce qu’elle sait ou ce qu’elle ne sait pas sur les éléments qui avaient justifié de sa part cette publicité, mais elle ne peut pas rester silencieuse parce que elle a déjà trop parlé. Parlé avant l’affaire de Tarnac, parlé au moment de son déclenchement et parlé après. Donc voilà les deux conclusions, il faut que la justice puisse terminer, clore son instruction et peut-être effectivement considérer qu’il n’y a plus lieu de poursuivre. Il faut que la ministre de l’intérieur s’explique sur ce qu’elle appelait l’ultra gauche et ce qu’elle sait aujourd’hui de cette mouvance contenu de ce qu’a été finalement le fiasco de l’affaire de Tarnac.